« Le malaise démographique qui s’est emparé de notre pays depuis un certain temps aura forcément de graves conséquences s’il est négligé ». Ce sont les mots de l’immense Piero Angela qui – dans l’une de ses dernières œuvres, intitulée « Les Italiens peu de gens » – se concentre sur « l’hiver démographique » italien.

Un problème auquel les institutions – au lieu de trouver un remède – ont préféré s’adapter. Dans le cas des écoles, où plus de 1 400 000 élèves seront perdus au cours des 10 prochaines années en raison de la baisse des taux de natalitéle mot à la mode de ces derniers jours semble être « unification ».

Au nom du PNRR oui, mais aussi de l’épargne. La loi de finances récemment approuvée explicite en effet l’objectif d’une réduction progressive du nombre d’établissements d’enseignement, en particulier ceux « sous-dimensionnés », qui n’atteignent pas la limite fixée pour le nombre d’élèves. Cela, selon le ministère, contribuera surtout à éliminer les « régences », la procédure par laquelle les directeurs d’écoles autonomes s’occupent également temporairement des écoles plus petites, qui manquent de chef d’établissement.

C’est un fait que, cependant, dans les prochaines années, du fait des fusions, les proviseurs, les directeurs, les employés, les techniciens vont diminuer, même si ce n’est pas les salles de classe et les bâtiments. Tout cela pour procurer, dans les années à venir, une « économie » d’ici 2032 de près de 90 millions d’euros, à réutiliser dans l’éducation. Mais les régions gouvernées par le centre-gauche n’en sont pas là et ont annoncé le recours à la Cour constitutionnelle. Après les Pouilles, la Campanie et la Toscane aussi L’Émilie-Romagne de Stefano Bonaccini.

Salomoni, conseiller de l’école d’Émilie-Romagne : « Si concerné par les compétences régionales, la matière est de la compétence partagée de l’État et des Régions »

Le candidat au secrétariat du Parti démocrate s’est exprimé sur le sujet aujourd’hui, lors d’une conférence de presse où l’assesseur de l’école, Paola Salomoni était également présente. C’est justement le professeur de l’Alma Mater de Bologne qui inaugure le débat : « Nous présenterons un recours devant la Cour constitutionnelle contre les articles sur le dimensionnement scolaire de la loi de finances. Notre appel repose sur deux éléments,Paola Salomoni expliquela première est que les compétences régionales ont été lésées : le dimensionnement de l’école est en effet une matière concurrente entre l’Etat et les Régions. De plus, le deuxième point est que le même article commence par indiquer la réduction des établissements d’enseignement comme objectif. Comme si la réduction des établissements d’enseignement pouvait être un objectif public : cela revient essentiellement à aller à l’encontre des principes d’égalité et du droit d’étudier ».

A celles-ci s’ajoutent d’autres perplexités liées aux critères établis par le Gouvernementdonc selon Salomoni, la majorité se serait réveillée en retard : « Notre système (Région, ndlr) a déjà appliqué une rationalisation et compte aujourd’hui en moyenne 1 000 élèves pour chaque autonomie : c’est-à-dire que nous avons un professeur principal pour environ 1 000 élèves. La réforme dit que le nouveau plafond devrait être de 900, bien au-dessus des seuils de l’État ». En effet, le seuil actuel, établi par la loi de finances 2022 pour les années scolaires 2022-2023 et 2023-2024, est fixé – pour avoir son Exécutif et sa DSGA propres – le nombre minimum de 600 étudiants et 400 dans les petites îles et les communes de montagne. Mais, pour en venir au fait, quelles seraient les conséquences du plan adopté par l’exécutif ? Quant à l’Émilie-Romagne, la coupe prévue touchera 15 postes de directeurs d’école et de directeurs des services généraux et administratifs sur trois ans. Et cela entraînera la nécessité de réorganiser le réseau scolaire, en fusionnant les établissements d’enseignement qui comptent déjà en moyenne plus de 1 000 élèves en raison de l’autonomie scolaire – comme prévu par le conseiller Salomoni – avec des pics de près de 1 200 élèves moyens inscrits dans les lycées.

Bonaccini : « Le gouvernement met en danger les écoles des zones périphériques et montagneuses »

Le ton utilisé par le président de la Région Stefano Bonaccini est décidément plus dur, qui lance une accusation contre la majorité gouvernementale: « Nous avons décidé de prendre cette initiative (recours à la Cour constitutionnelle, ndlr) car nous assistons à un dialogue entre sourds et ce gouvernement ne tient pas compte de la confrontation avec les Régions et les partenaires sociaux. Deux exemples auparavant : le projet sur l’autonomie scolaire, dont le sénateur Calderoli avait parlé sans même entendre l’avis de la Conférence Etat-Régions, et le Superbonus, une disposition démantelée du jour au lendemain sans même passer par les associations professionnelles et les syndicats ». Le numéro un de la région Émilie-Romagne n’a aucun doute sur l’école, celle conçue par l’exécutif est « une intervention qui touche un service fondamental et un bien public dans une région, faut-il le rappeler, dans laquelle un travail a déjà été fait sur la rationalisation du réseau scolaire en collaboration avec les autorités locales et la direction régionale des écoles, en essayant de mettre les élèves et les familles d’abord. Couper de cette manière, comme le gouvernement veut le faire à la place, met en danger les écoles dans les montagnes et dans les zones internes périphériques «  a précisé le Président Bonaccini.

Bien que l’école italienne n’ait pas joui de faveurs particulières ces dernières années, Stefano Bonaccini a conclu son discours en mettant l’accent sur les coupes, de plus en plus considérable, au détriment de la Santé et de l’Education. « Actuellement, le rapport entre les dépenses publiques et le PIB est inférieur à 7 %, je vois une conception très précise et claire : et nous ne pouvons pas accepter cela ». Cependant, il faut aussi souligner – comme l’a fait un journaliste de « Le Corriere della Sera » – que la décision de la majorité répond en fait à l’objectif – fixé par le PNRR – de établir une corrélation entre la taille des écoles et les tendances démographiques. Mais sur ce Bonaccini va tout droit : « C’est juste la raison formelle pour laquelle le gouvernement fait la coupe. Je voudrais préciser deux choses : avec le temps nous avions indiqué que le PNRR intervenait sur des sujets régionaux pour lesquels tôt ou tard nous aurions dû nous asseoir ensemble autour d’une table. Deuxièmement, l’objectif qualificatif du PNRR est la lutte contre le décrochage scolaire. Poursuivre la rationalisation des dépenses est raisonnable, mais la question de savoir si la réduction du nombre d’établissements d’enseignement est un objectif est discutable. ».

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