Hier au Sénat de la République le projet de loi pour la création d’un fonds pour que les lycées visitent les camps nazis.

Source photos : Facebook

Avant que la motion ne reçoive le feu vert unanime de Palazzo Madama, la sénatrice à vie Liliana Segre est intervenue dans le débat, Survivant du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, qui a envoyé un message à ceux qui vont dans ces lieux d’exterminationoù elle n’a jamais voulu retourner.

Liliana Segre s’adresse aux étudiants : « A Auschwitz on se tait »

Le 27 janvierdate choisie pour commémorer les victimes de l’Holocauste, se rapproche de plus en plus, et c’est pourquoi le Parlement a également commencé à parler de la question de la proposition de fonds à allouer aux voyages commémoratifs organisés par les écoles. A cette occasion, comme mentionné, le président du sénatIgnazio La Russa, il a donc été le premier à donner la parole au sénateur Segreinitiant ainsi les explications de vote.

Touchant était le discours prononcé par Segre, qui rappela le premier son refus de retourner aux champs: « Je ne suis jamais retourné là où j’étais prisonnier. Je n’en avais pas envie. » Il a ensuite poursuivi raconter une anecdote particulière, en mettant l’accent sur le décorum à réserver à ces lieux précis: « Une fois que j’ai été invité, en 1995, il y avait beaucoup de personnages, mais je n’en avais pas envie. Puis quand j’ai lu et entendu à la radio la description des manteaux de fourrure de la reine de Hollande et de Berlusconi, à ce moment-là j’ai pensé : comment sont-ils contents que je n’aie pas accepté cette invitation. C’est vrai, 50 ans se sont écoulés, mais personne n’avait pensé à ne pas porter de fourrure »rapporte RaiNews.

Et a suggérer le bon comportement à adopter tant par les élèves que par le personnel enseignant: « Même aujourd’hui, le directeur d’une école, qui décide d’emmener les garçons dans ce voyage, n’a pas le courage de dire que les garçons qui vont en hiver visiter ces camps, où dans les années les plus froides de 1900, le ‘ 43 et ’44, ainsi que squelettés, étaient vêtus d’uniformes rayés en coton régénéré « et pour cela le sénateur suggère que les enfants devraient y aller « avoir raté, je ne sais pas, le petit déjeuner du matin, avoir une petite envie de manger. » Mais ce qui laisse Segre le plus abasourdi c’est le comportement frivole que les étudiants manifestent souvent: « Et parfois ces mecs avec des selfies » Il paraît que « ils sont en voyage. Je prie et j’implore : allez à Lucca, Gallipoli, à la montagne, Auschwitz n’est pas un voyage. Vous partez en silence, comme quand le 2 novembre une famille attachée à ses morts va au cimetière ».

Segre a enfin a apporté un autre exemple de manque de respect pour ces lieux et il a a plutôt réaffirmé la solennité: « Une fois, j’ai vu un groupe de garçons hollandais qui sont allés en voyage à Auschwitz et ils avaient une grosse glace, de la musique dans les oreilles et de cette porte, ‘Arbeit macht frei’, ils sont entrés au rythme de la musique, léchant le glace. J’ai dû penser que 6 millions de morts étaient morts en vain. Ce n’est pas comme ça qu’on fait le voyage à Auschwitz, on y va en silence, avec des vêtements adaptés. On ne part pas en voyage, on y va comme pour un sanctuaire même laïc, la tête baissée et essayant de se souvenir pour ne pas oublier l’Holocauste » a-t-il conclu.

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