Les modérateurs de TikTok en Espagne sont déterminés à maintenir la grève illimitée qu’ils ont entamée lundi dernier. Maintenant, ils ont lancé un campagne de financement participatif avec lequel ils cherchent à lever des fonds qui leur permettront de rester loin de leur ordinateur jusqu’à ce que Majorel, le sous-traitant de « l’application » chinoise qui les a embauchés, accepte de maintenir le télétravail dans l’entreprise.

« Majorel nous dit qu’il ne peut rien faire. « La question du retour au bureau dépend du client (TikTok), mais nous n’y croyons pas vraiment », explique l’un des modérateurs de « l’application » chinoise lors d’une conversation avec ABC.

Dans la campagne, qui a déjà récolté un peu plus de 1.000 euros et qui a été lancée par le Syndicat Solidarité et Unité des Travailleurs (SUT), l’attention est attirée sur « le travail acharné avec une forte charge de pression psychologique » qu’ils accomplissent. modérateurs tous les jours. Cela implique, au quotidien, de voir à maintes reprises des contenus problématiques qui enfreignent les règles du réseau social. Par exemple, des vidéos de pédopornographie, de viol, de suicide, de meurtre ou de torture.

Leurs salaires, « particulièrement bas », varient entre 1.200 et 1.300 euros pour des journées de huit heures pouvant inclure le week-end. Ils soulignent que l’abolition totale du télétravail, qui prévaut chez Majorel depuis l’arrivée de la pandémie, n’a aucune « justification technique » et que son imposition obligerait une grande partie des plus d’un millier de travailleurs à quitter l’entreprise. C’est précisément ce que tenterait de réaliser le sous-traitant de TikTok, selon ce qu’il prétend.

«Ce qu’ils veulent, c’est que les travailleurs permanents partent, car ils économisent ainsi des compensations et peuvent embaucher davantage de travailleurs des agences de travail temporaire (ETT). Ici, ce qui est normal, c’est que cela dure environ un an et demi », explique l’ouvrier de Majorel. Le communiqué souligne que le retour forcé au bureau représente « une modification dramatique des conditions de vie et de travail du personnel ».

Ils n’ont pas l’intention de s’arrêter

Les modérateurs continuent de se réunir quotidiennement et ne veulent pas céder. Du moins pour le moment. Comme l’a appris ce journal, Majorel leur a proposé de « petites primes » pour les remettre au travail, mais ils estiment que cela est insuffisant. « Ils gagnent des millions avec nous et ils ne nous offrent que des miettes », affirme le salarié du sous-traitant.

La volonté des modérateurs est de poursuivre la grève aussi longtemps que nécessaire. Financement participatif cherche à alléger la situation des salariés qui, pour des raisons familiales ou autres, souffrent davantage de la perte de salaire causée par la grève. « En fonction de la réponse obtenue, nous donnerons la priorité aux situations avec des mineurs responsables et avec des problèmes financiers comme le paiement du loyer », précise le communiqué du SUT.

Les modérateurs sont clairs sur le fait que la rupture a des effets sur Majorel. Ils sont ouverts à négocier avec l’entreprise, mais, comme nous l’avons dit, tant qu’elle et TikTok continueront d’imposer un retour total au bureau, ils n’ont pas l’intention de céder : ils continueront à ne pas aller sur leur lieu de travail.

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