06/10/2022

Mis à jour à 18h57.

Seuls quelques terrains de sport séparent le Résidence Elias Ahuja, de caractère masculin, celle de ses compagnes de Santa Monica. De leurs fenêtres, on aperçoit leurs balcons, à quelques dizaines de mètres seulement. « Salopes, sortez de vos terriers comme des lapins », leur hurlaient-ils dimanche depuis leur chambre. Pratiquement, un mégaphone ne leur était pas nécessaire pour les entendre, en raison de la proximité. Mais les chants machos ne se sont pas arrêtés là. « Je vous promets que vous allez tous baiser dans la capea, allons-y Ahúja ! », a ajouté celui qui avait la voix chantée pour inciter ses compagnons à suivre les slogans.

Malgré les propos embarrassants, certains étudiants ont fait circuler une déclaration sur les réseaux sociaux dans laquelle ils tentent d’expliquer ce qui s’est passé et de justifier qu’il s’agit d’une « tradition » entre les deux écoles. Le texte apparaît signé «CMU Santa Monica Schoolgirls», bien que ce support n’ait pas été en mesure de confirmer qu’il exprime vraiment le sentiment général de l’ensemble du groupe d’étudiants. « En tant qu’écolières de Santa Monica, nous voudrions exprimer notre soutien à la résidence Elías Ahúja », indique le communiqué, où le « désaccord avec les propos recueillis, totalement inappropriés et irrespectueux » est affiché.

À partir de ce moment, le texte entre dans une justification de ce qui s’est passé. « Malgré le sérieux, c’est un pratiquer avec la tradition entre résidences d’où s’est créée une impression de haine et de machisme on ne peut plus éloignée de la réalité«, excuse le communiqué, pour ensuite expliquer que les deux résidences ont toujours entretenu de bonnes relations et qu’elles partagent des amitiés avec de nombreux jeunes. « Nous connaissons de première main leurs valeurs et principes, aucun d’entre eux n’ayant l’intention de tenir un discours misogyne, encore moins de nous dénigrer en tant que femmes », ajoute-t-elle, avant de demander « la discrétion ».

De la direction d’Elías Ahúja, ils ont condamné l’épisode et ont assuré qu’il viole le règlement intérieur du centre qui, dans des « cas graves » comme celui-ci, inclut l’expulsion. De plus, dans un communiqué, ils s’excusent auprès du centre voisin et marquent comme obligatoire la participation des écoliers à des conférences de « sensibilisation » et la collaboration à des activités bénévoles.


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