La première réunion tenue hier au sein de l’Union européenne a permis à Bruxelles d’accepter la proposition espagnole selon laquelle Le catalan, le basque et le galicien font partie des langues officielles de l’UE Elle fut accueillie assez froidement par les Vingt-Sept. Et ce manque d’enthousiasme pourrait devenir, pour les aspirations du gouvernement de Pedro Sánchez, un seau d’eau froide mardi prochain, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union à Bruxelles. Ainsi, l’une des propositions phares de La Moncloa, avec l’amnistie des dirigeants du processus, afin de solliciter le soutien de Junts, ERC, Bildu et PNV pour garantir le soutien des nationalistes et des séparatistes dans la tentative d’investiture de Pedro Sánchez à la présidence du gouvernement, une fois celle d’Alberto Núñez Feijóo échouée, il pourrait se dégonfler et ne pas chercher l’effet souhaité de satisfaire ses partenaires d’investiture.

Hier, les États de l’UE ont demandé à l’Espagne l’avis du services juridiques du Conseil européen et plus de temps pour étudier l’impact économique et politique de la reconnaissance du catalan, du galicien et du basque comme langues officielles au sein de l’Union.

Cette position réduit à néant les possibilités de parvenir à un accord mardi prochain, même si l’exécutif profite de la présidence tournante de l’Espagne au sein de l’UE. a proposé de laisser notre pays assumer le coût de l’utilisation de ces langues co-officiels.

La réunion qui s’est tenue hier à Bruxelles s’est déroulée au niveau des ambassadeurs, qui devaient préparer la réunion de mardi afin de modifier expressément le règlement sur les langues officielles. Et le mot qui a été le plus entendu a été celui de « doutes », quant à l’impact de la mesure tant sur le fonctionnement de l’UE que sur son coût, ont indiqué des sources européennes au Parlement européen. De plus, ce type d’accord nécessite le vote unanime des pays du bloc et 14 d’entre eux manifestent de sérieuses objections.

Plusieurs diplomates consultés soulignent que personne ne partage le « sentiment d’urgence » que véhicule l’Espagneparce que le reste des capitales considèrent qu’il est prématuré de prendre une quelconque décision si des questions sur lesquelles le gouvernement n’a pas encore présenté de détails n’ont pas été examinées en profondeur, par exemple quel serait le coût estimé de l’ajout de ces trois langues co-officielles ​​aux 24 déjà reconnus dans l’UE ou comment il prévoit de couvrir le nombre de traducteurs et d’interprètes qui seraient nécessaires.

La crainte de plusieurs délégations de l’adéquation juridique des traités de l’UE ralentit également les options d’accord, même si l’Espagne défend que le statut officiel de ces langues est reconnu par notre Constitution et expose leur introduction au Congrès des députés ; ainsi que l’éventuel effet domino que pourrait générer l’ouverture de la porte aux langues régionales dans d’autres États membres. Plusieurs délégations ont déjà clairement indiqué qu’elles souhaitaient que tout cela soit examiné et discuté « en détail au niveau technique » et ont assuré qu' »il est trop tôt pour prendre une décision ».

La Suède et la France, très critiques

Mercredi dernier, la Suède a été le premier gouvernement à paraître publiquement indécis en demandant d’examiner « plus en détail les conséquences juridiques et financières de la proposition ». La Belgique et les Pays-Bas ont les mêmes doutes.

La Finlande a prévenu hier que l’utilisation de ces trois langues pouvait ralentir la prise de décision au niveau communautaire et retarder l’entrée en vigueur des futures réglementations. Et d’autres pays comme la France, où La reconnaissance des langues régionales est une affaire délicateles réserves vont au-delà des éléments techniques, puisque l’ouverture de ce débat pourrait générer un effet d’appel qui réveillerait des revendications similaires dans d’autres régions à langues minoritaires.

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