Tradition, bizutage, rite de bienvenue au nouveau parcours… peu importe. L’action embarrassante, dans laquelle une centaine de détenus de la résidence Elías Ahuja sont observés en train de crier de colère après qu’un de leurs camarades de classe ait proféré des insultes sexistes contre les étudiants de la résidence universitaire de Santa Mónica, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Comme à cette occasion, le 18 octobre 2021 Une vidéo a été publiée sur TikTok avec des caractéristiques identiques à celle désormais virale sur les réseaux sociaux. À cette occasion, l’école n’a émis aucune déclaration de refus ni annoncé publiquement la mise en place de mesures pour atténuer les comportements qui, sur la base de ce qui précède, ne semblent pas ponctuels.
En fait, un groupe d’étudiants de Santa Monica a publié ce jeudi une déclaration signée au nom de toutes les jeunes femmes (bien que ce média n’ait pas été en mesure de confirmer qu’il reflète le sentiment général de tous les résidents), dans lequel ils expriment que qu’ils ne se sentent pas « harcelés » et qu’ils voient les événements comme « une tradition ». « Une vidéo viralisée sans comprendre votre contexte il est facile de se méprendre. Malgré la gravité de ses propos, c’est une pratique traditionnelle au sein des collèges, qui a créé une impression de haine et de machisme on ne peut plus éloignée de la réalité », précisent-ils dans le texte.
Un jour avant et après la dernière ‘performance’ a sauté sous les projecteurs des médias (« Salopes, sortez de vos terriers comme des lapins, vous êtes des putains nymphomanes. Je vous promets que vous allez tous baiser dans la capea, allez Ahúja ! », crie-t-il celui à la voix chantée), la direction de l’Elías Ahuja a publié une note dans laquelle elle condamne « les protestations de certains écoliers », qu’elle juge « incompréhensibles et inadmissibles dans la société, tant sur la forme que sur le fond , en plus d’être totalement contraire à l’idéologie et aux valeurs du centre». A ce titre, ils annoncent l’application des mesures du règlement de la régime interne et s’excuser auprès de la direction et des écolières du Colegio Mayor Santa Mónica.
Concernant les résidents impliqués, ils rappellent l’obligation de participer à des cours de sensibilisation à l’égalité femmes-hommes et l’exigence de collaborer à des activités de solidarité et de volontariat. Le Elías Ahúja, dirigé par les Pères Augustins, est exclusivement masculin et est rattaché à l’Université Complutense de Madrid (UCM). La résidence universitaire aurait entamé les procédures d’expulsion du meneur et tenterait d’identifier le reste du groupe.
De même, le Complutense lui-même a ouvert un dossier informatif pour analyser ce qui s’est passé et régler les responsabilités correspondantes. « Nous montrons notre rejet total de ce qui s’est passé. Nous pensons que des actions comme celle-ci n’ont leur place dans aucun domaine de la société et, encore moins, dans le milieu universitaire », a fait remarquer l’institution. Dans le même temps, l’UCM collaborera avec le reste des universités madrilènes pour appliquer des sanctions aux élèves concernés.
condamnation politique
Les réactions dans le champ politique ne se sont pas non plus attendues et cette fois tous ceux qui ont évoqué l’événement ont ramé dans le même sens. « C’est le signe le plus évident que l’éducation sexuelle est nécessaire et que des institutions on arrête de légitimer les discours sexistes qui nient la violence et l’égalité des femmes », a souligné la ministre de l’Egalité, Irène Monterodans des déclarations aux médias dans les couloirs du Congrès.
Pour sa part, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a exprimé son indignation et a exhorté à ne pas reculer « d’un pas » car « des politiques d’égalité sont nécessaires ». « Nous ne pouvons tolérer ces comportements qui génèrent de la haine et agressent les femmes. Assez de machisme ! », a-t-il ajouté sur son profil Twitter. Et le maire de Madrid, José Luis Martinez-Almeida, a condamné l’attitude « avilissante, machiste et dégoûtante » et a demandé la suspension de la capea prévue en tant que « spectacle de repentir ». Une décision, cette dernière, que la direction du collège a déjà adoptée.