En juin dernier, l’intégration de l’Association nationale des centres de e-learning et à distance (Anced) et de l’Association des prestataires de e-learning (APEL) a eu lieu, laissant place à la Association nationale des centres et prestataires de formation en ligne, Ancypel. Avec ce syndicat, les entreprises qui représentent la diversité des acteurs de la formation à distance souhaitent avoir une voix plus forte pour défendre et promouvoir un secteur en pleine croissance.La nouvelle entité est présidée par Arturo de las Heras Garcíajusqu’alors à la tête d’Anced.

—Que représente l’intégration des deux entités pour le monde du « e-learning » ?

—Cette intégration représente une étape historique, car elle implique l’union de deux associations professionnelles qui représentent la diversité des acteurs de la formation à distance et qui signifieront une voix unique et beaucoup plus forte dans la défense et la promotion d’un secteur en croissance continue en Espagne et dans le monde. De plus, cela nous permettra de conduire la transformation du secteur de l’éducation du service à nos partenaires.

« Est-ce un secteur bien organisé ?

« Le secteur du « e-learning » est encore très fragmenté car il existe des entreprises de tailles et de spécialisations très différentes. Des grandes universités aux académies qui ont des créneaux très spécifiques. Les 130 entreprises associées à l’Ancpel représentent à elles seules plus de 25 000 salariés et forment plus d’un million d’étudiants par an.

—Comment réguler un secteur où l’intrusion est facile ?

« Dans le domaine universitaire, il est plus facile de contrôler l’intrusion car il existe différentes agences de qualité, l’Aneca, au niveau national, et les différentes agences régionales. La même chose se produit avec la formation professionnelle, l’un des domaines qui se développe le plus, car ce sont les communautés autonomes qui doivent accorder l’autorisation. Dans le domaine des académies et autres centres de formation qui proposent des cours plus pointus c’est plus compliqué, mais au final le marché et surtout les étudiants remettent chacun à sa place. C’est pourquoi chez Ancypel nous établissons des filtres minimaux pour accepter des partenaires. Nous voulons que le label Ancypel soit un symbole de qualité.

—Qu’en serait le e-learning si la pandémie n’avait pas existé ?

—Eh bien, la pandémie a probablement fait avancer le processus de transformation numérique de l’éducation de quelques années, même si le processus était déjà imparable. Cette accélération a été plus brutale dans le cas des cycles obligatoires, car ils n’avaient guère d’expérience dans les environnements d’apprentissage à distance, mais le monde universitaire était déjà plongé dans ce processus depuis des années.

—Quels sont les principaux enjeux du secteur ?

—Combiner la mise en œuvre de nouveaux outils et technologies avec la formation des enseignants et être capable de s’adapter à des environnements de plus en plus changeants.

—Quels outils technologiques demandent une étape et permettront de promouvoir le secteur ?

—Tout le monde parle du métavers, mais la réalité est que s’il y a un environnement dans lequel il va avoir un grand rôle, ce sera celui de l’entraînement, car il permet une expérience vraiment immersive. Également des systèmes de « big data » et de « apprentissage automatique » qui permettent à l’enseignant de se concentrer sur la partie la plus créative et plus proche de l’élève et l’aident à personnaliser davantage l’enseignement.

—Comment l’EFP s’intègre-t-il dans l’industrie de l’« e-learning » ?

—Concernant la formation professionnelle à distance, cette année près de 180 000 étudiants sont déjà inscrits et grandissent d’année en année. Dans les années à venir, avec le prestige que l’EFP acquiert et le besoin de formation continue, la croissance sera imparable. Beaucoup de nos associés sont déjà immergés dans cette croissance et à l’exception des familles professionnelles qui nécessitent une présence en face à face, en particulier dans les secteurs primaires, presque toutes les familles professionnelles peuvent désormais être étudiées en ligne.

« Le « e-learning » cohabite-t-il bien avec l’essor de la pédagogie hybride ?

— Parfaitement, car presque tout le monde s’accorde à dire que l’avenir passe par cette hybridation, alors même qu’auparavant seul l’enseignement en présentiel était envisageable.

—Quelles caractéristiques doit avoir un bon formateur e-learning ?

— Le même que n’importe quel enseignant : connaître très bien sa matière, être empathique avec ses élèves, savoir communiquer ses connaissances… mais, en plus, un profil plus technologique est requis, puisqu’il devra sans doute se débrouiller dans un environnement changeant.

—Quels appareils sont les plus utilisés dans ces formations ?

– Les appareils mobiles se développent de plus en plus, il est donc essentiel de s’adapter à ce format.

—Le marché du travail accueille-t-il les formations e-learning au même titre que les formations présentielles ?

—Creo que las empresas ya son perfectamente conscientes de la importancia de la formación a través del ‘e-learning’ y de su calidad, sobre todo en las etapas posobligatorias y los posgrados, pues muchas veces es la única forma de compaginar la formación con le travail.

-Et les élèves ?

— Je pense que ce sont eux, si on parle des plus jeunes, qui le comprennent le mieux. Les élèves, surtout après avoir passé les étapes obligatoires, dans lesquelles l’éducation joue aussi un rôle important de socialisation, s’adaptent parfaitement puisqu’ils ont passé toute leur vie immergés dans des environnements numériques. S’ils sont plus âgés, ils s’adaptent également facilement car les plateformes deviennent plus intuitives et plus faciles à utiliser.

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