Après 13 participations complétées, la pilote du KH-7 est confiante dans ses possibilités au volant d’un buggy 4×2 supérieur à celui qu’elle pilotait lors de la dernière édition. Avec Maurizio Gerini comme copilote, il se battra pour une place sur le podium dans la catégorie 4×2 et obtiendra un bon résultat au classement général.
— Vous considérez-vous toujours comme un débutant en automobile ?
—Eh bien… je suis encore un rookie même si ce sera ma troisième année sur le Dakar en auto. Il y a des gens qui n’ont fait que deux Dakar mais qui ont fait beaucoup de rallyes dans l’année. Je vais de Dakar en Dakar et je me sens toujours comme un débutant, même si avec l’expérience de l’Extreme-E, qui fait peu de kilomètres mais de grande qualité, je ne me sens plus aussi nouveau qu’au début.
— La moto te manque ?
—Je trouve que le quotidien de la moto manque parce qu’on s’entraîne tous les jours et j’aime ça, et avec la voiture on ne peut pas s’entraîner tous les jours. Je trouve que la famille moto est absente car je me suis toujours entraîné avec des coéquipiers et je trouve cet environnement très manquant. Et dans les dunes aussi car c’est peut-être le plus amusant. Pero si que no noto nada a faltar el riesgo que supone hacer el Dakar en moto… Con mi copiloto, que también viene de las motos, a veces haces el comentario: «Buah, esta etapa con piedras o lluvia, qué pereza tener que hacerla en moto… ».
—As-tu pu bien te préparer ?
—J’ai fait la Baja Aragón et l’extrême E. Nous avons également testé la voiture et nous sommes entraînés au Maroc. Dans un monde idéal, ce n’est pas suffisant, mais dans mon monde, ça l’est. En fin de compte, avec les outils dont vous disposez, vous devriez faire de votre mieux. Je ne me plains pas. Nous avons progressé en termes de moyens par rapport à l’année dernière. Si cela ne tenait qu’à moi, je passerais l’année à faire des courses.
-Quel est l’OBJECTIF ?
—Cette année, c’est pour en profiter. L’année dernière, cela s’est très mal passé pour nous dès le début. Ce fut un Dakar très frustrant, à contre-courant pendant toute la course. Le deuxième jour on a eu un problème et on a perdu sept heures et ça devient une autre course car on part derrière tous les jours, il faut dépasser des gens, la piste est coupée, on entre dans une dynamique un peu douteuse… On n’a pas pu profiter et c’est ce que nous voulons faire maintenant parce que cela est lié au fait de bien le faire. Et cela nous amènerait à un bon résultat.
—Profiter, c’est avoir meilleure mine que l’année dernière, n’est-ce pas ?
—Oui, mais l’année dernière n’est pas une référence pour moi. Une 40ème place ne serait pas bonne pour moi. Si le Dakar se passe comme il se doit, je veux être plus loin. Dans les spéciales, j’aimerais être plus régulièrement dans le top 15, mais c’est très difficile. Au final, il faut se concentrer davantage sur la bagarre dans la catégorie car cela permet de bien faire au général. Si la mécanique ne nous fait pas défaut, avec l’expérience que nous avons, nous pouvons bien finir.
Résister à la pression
— Avez-vous l’impression que chaque année vous réussissez un examen et que votre avenir dépend de l’année prochaine ?
-Complètement. La rentrée de l’année dernière a été la plus compliquée. C’était dur pour moi parce que tu reviens avec un sentiment de frustration. Nous avions du rythme mais nous ne pouvions pas le montrer. Mais j’ai déjà éprouvé ce sentiment d’examen par le passé et cela ne m’affecte pas trop. Cela m’est arrivé sur une moto. Avec Honda, qui a été mon meilleur Dakar, c’est là que j’ai le plus joué. Mon contrat touchait à sa fin et si j’étais rentré chez moi le deuxième jour, je ne serais pas là où je suis actuellement. Il y a eu de nombreuses années comme celle-ci. C’est quelque chose que je sais bien gérer mais… Les dernières années en moto ont été plus confortables, j’avais des contrats de trois ans et tu sais qu’après tant de bonnes années l’équipe va te permettre de faire une mauvaise année… Mais maintenant, je suis à un point de transition où je dois démontrer… C’est comme un examen, oui.
—L’idéal est d’avoir un projet à long terme…
-Ouais. Maintenant, il y a plus de pression mais les choses n’ont jamais été faciles ni faciles pour moi. Dans les moments les plus difficiles, j’ai su m’en sortir. J’espère et j’ai confiance que ce sera aussi comme ça maintenant.
—Que pensez-vous de la tournée de cette année ?
— L’année dernière, la dureté a augmenté d’un point et cela devrait être ainsi. C’est un Dakar. Il faut profiter mais souffrir en même temps. Cette année, je m’attends à un point d’endurance en plus par rapport à l’année dernière. Cette étape de 48 heures, avec une étape marathon, encore des kilomètres de dunes… Je m’attends à un Dakar très dur.
—Quelle importance accordez-vous à la navigation ?
—La navigation ces dernières années n’est pas si compliquée. Il y a bien longtemps, c’était plus difficile. Je pense que ça devrait valoir plus, c’est un Dakar et il faudrait en rater davantage.